A l'appel des syndicats FO et CGT, les personnels en grève du service psychiatrique de l'hôpital de Niort ont reconduit leur mouvement en fin de journée. Les négociations entamées avec la direction n'ont pas conduit à un accord.
Le conflit dure depuis plusieurs semaines au sein du pôle psychiatrie du Centre Hospitalier de Niort et depuis la semaine dernière, des piquets de grève sont installés devant l'établissement.
En sous-effectif chronique
Le malaise est installé depuis longtemps au sein de ce service et d'autres mouvements de protestation ont déjà eu lieu, comme en 2016. Syndicats et personnel réclament la création de postes de personnel soignant et de médecins pour pouvoir faire face à l'ampleur des tâches et accueillir les patients dans de meilleures conditions."On ne demande pas une hausse de salaire ni une augmentation des effectifs juste un effectif suffisant, qui est normé, pour prendre en charge les patients et avoir une qualité de soins. Aujourd'hui on est en sous-effectif partout" explique Alain Rochette, secrétaire syndicat FO au CH Niort.
Pas d'unité syndicale
Dans ce conflit, l'union syndicale n'a pas tenu. La CGT et FO ont appelé à la grève, le mouvement a été reconduit ce jeudi soir alors que des négociations avec la direction auxquelles les deux syndicats participaient pour la première fois, se sont tenues ce matin.La CFDT et l'UNSA n'ont pas appelé à la grève et ont opté pour la négociation. Ces deux syndicats ont déjà rencontré à plusieurs reprises la direction et affirment que des avancées ont été réalisées.
"Pour la première fois en 10 ans, je pense que l'on peut arriver à un accord entre des organisations syndicales et la direction pour améliorer les conditions de travail des agents. Ce serait le premier accord local. Sinon on se retrouve toujours dans la même situation trois ou quatre années après." affirme de son côté, le délégué CFDT, Emmanuel Jos.
"Un malaise compréhensible" pour la direction
La direction, pour sa part, dit se placer dans une position d'ouverture et comprendre le malaise. "Ce malaise est compréhensible et nous faisons le maximum pour pourvoir ces postes" explique Bruno Faulconnier, le directeur de l'hôpital de Niort.L'inquiétude et la lassitude du personnel soignant face au déficit chronique de salariés sont partagées par de nombreux patients. "Il manque du personnel dans les services. Je le vois bien, ils ne sont pas assez nombreux et les soignants n'ont pas le temps pour nous et c'est stressant pour moi." témoigne Samia, une patiente en psychiatrie.
Natacha Chollet, infirmière en psychiatrie qui fait partie des grévistes fait, elle aussi, part de sa frustration et de son souhait de mieux faire pour les patients : "La qualité de ce mouvement c'est de défendre des valeurs fortes de dignité de la personne, de soins pour tous, parce que les patients en situation de handicap mental sont souvent les plus démunis, financièrement, et ils sont parfois seuls. On est là aussi pour les défendre, eux."
L'assemblée générale réunie en fin d'après-midi a donc décidé de maintenir la pression sur la direction et derevoter la grève pour demain vendredi.
C'est un reportage de Clément Massé, Thomas Chapuzot et Nicolas Colombeau.
Intervenants : Alain Rochette, Secrétaire syndical FO CH Niort; Natacha Chollet, Infirmière en psychiatrie; Emmanuel Jos, CFDT CH Niort; Bruno Faulconnier, Directeur du Centre Hospitalier de Niort.